E-liquides

Introduction

De la même manière qu’il n’y a pas de fumée sans feu, il n’y a pas de vaporisation sans e-liquide. Produit plus ou moins visqueux que l’on inhale lors du vapotage, l’e-liquide est l’élément le plus important à prendre en compte, lorsque l’on souhaite arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique. Petit tour d’horizon de tout ce qu’il faut savoir à son propos.

Composition

Un e-liquide est toujours composé des mêmes ingrédients, dans différentes proportions. Certains peuvent parfois être absents, mais, quel que soit l’e-liquide disponible sur le marché mondial, celui-ci sera forcément composé d’un ou plusieurs des ingrédients suivants :

  • Propylène Glycol (PG)
  • Glycérine végétale (VG)
  • Arôme(s)
  • Nicotine
  • Les additifs

Derrière ces noms barbares, à la consonance particulièrement « chimique », se cachent en fait des ingrédients que nous consommons déjà régulièrement.

Le propylène glycol par exemple, est utilisé depuis des décennies dans les produits cosmétiques, l’industrie pharmaceutique, aéronautique, et même dans celle du spectacle. Alors que le PG est présent dans de nombreux produits afin d’éviter leur déshydratation, on le retrouve également dans la fumée souvent projetée en discothèque et autres événements. Il nous arrive également d’en manger, puisque l’émulsifiant E1520, que l’on retrouve dans de nombreux aliments industriels, est en fait du PG.

Dans l’e-liquide, son rôle est de servir de base et de support aux arômes. Grâce à sa faible température de vaporisation, il permet la création de la vapeur, mais également la solubilisation de la nicotine. Il faut cependant faire attention : plus la quantité de PG est élevée dans l’e-liquide, plus le hit (le picotement en gorge que l’on ressent lorsqu’on inhale la vapeur) est puissant.

La glycérine végétale est elle aussi présente dans de nombreux produits de notre quotidien. Il s’agit de produits cosmétiques ou d’hygiène comme le savon, certaines boissons, la peinture, ou encore dans de nombreux médicaments tels que les antibiotiques, et même les suppositoires !

Tout comme le PG, la VG sert elle aussi de base aux autres ingrédients que contiennent les e-liquides. Contrairement au propylène glycol, celle-ci est beaucoup plus douce et permet une inhalation plus facile, particulièrement pour les vapoteurs à la gorge sensible.

Les arômes donnent aux e-liquides leur goût si particulier. Parfois fabriqués à partir de centaines, voire de milliers de molécules différentes, ils jouent un rôle primordial dans le cadre du sevrage tabagique grâce à la cigarette électronique. En effet, de nombreuses études scientifiques ont démontré que le fait de pouvoir remplacer les cigarettes par des produits à la saveur attrayante pour l’utilisateur aide fortement à ne pas retomber dans le tabagisme.
Que les arômes soient naturels ou de synthèse ne change rien. Les uns ne sont pas meilleurs que les autres, tout est question de convictions personnelles à ce sujet.

La nicotine
est quant à elle souvent le fruit d’une vaste méconnaissance du public. Parfois accusée de provoquer les maladies liées au tabagisme, il est important de noter qu’elle n’en est pas responsable. À titre d’exemple, sachez que la nicotine produit un effet sur notre organisme, similaire à celui de la caféine.

Les additifs
, ou exhausteurs de goût sont quant à eux présents dans l’e-liquide afin de renforcer le goût général du produit, ou une saveur en particulier dans celui-ci. Parmi les plus utilisés, nous pouvons citer le Koolada, qui offre un effet fraîcheur, l’Éthyl-maltol et le Sweetener, qui viennent renforcer le côté sucré, l’Éthylvanilline, pour une saveur vanille, le Sour, pour une sensation acidulée, l’Acetyl Pyrazine qui offre un arrière-goût grillé, ou encore le DNB principalement utilisé dans les e-liquides classics. Une liste bien sûr non exhaustive, mais qui reprend les principaux additifs souvent utilisés !

Hit en gorge

Le hit est la sensation que l’on ressent en gorge lors de l’inhalation de la vapeur. Rappelez-vous votre première cigarette, et surtout la toux qui a suivi après votre première bouffée. Voilà ce qu’est le hit !

Sa puissance dépend de plusieurs facteurs tels que le taux de nicotine présent dans l’e-liquide, mais également sa composition.
D’une manière générale, on dit que plus un e-liquide contient de propylène glycol, plus le hit qu’il propose est puissant.
A contrario, plus un e-liquide contient de glycérine végétale, plus il est doux.

Puisqu’un e-liquide peut être composé de différents taux de PG et de VG, il conviendra de choisir celui qui vous correspond. Un e-liquide contenant 50 % de PG et 50 % de VG est trop fort ? Alors, essayez un produit contenant seulement 30 % de PG et 70 % de VG. Sachez qu’il existe également des e-liquides ne contenant pas de propylène glycol du tout !

Équivalence avec une cigarette classique et taux de nicotine

Dans un monde parfait, il nous serait possible de vous dire :
Vous fumiez tel nombre de cigarettes, alors un e-liquide avec un tel taux de nicotine vous conviendra. Cependant, tout n’est pas aussi simple, et il convient de se méfier des formules toutes faites.

En effet, un fumeur qui ne consomme que 5 cigarettes dans la journée, mais qui va fortement « tirer » dessus, engrangera plus de nicotine dans son corps qu’un fumeur qui fumerait peut-être 8 cigarettes, mais d’une façon beaucoup plus douce.

De nombreuses études scientifiques ont démontré que la meilleure façon d’arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique est de consommer des e-liquides contenant le plus fort taux de nicotine que le vapoteur peut supporter. Rappelez-vous, la nicotine n’est pas responsable de quelconques maladies ! Elle n’est donc pas votre ennemie.

En démarrant la vape avec un taux de nicotine trop faible, un vapoteur s’expose au risque de ne pas être contenté par son e-liquide, et ainsi d’avoir encore et toujours envie de fumer. Déçu, il se mettra alors à penser que la cigarette électronique n’a pas fonctionné pour lui.

Il convient ainsi de démarrer la vape avec un taux de nicotine le plus élevé, sans exagérer bien évidement, qui par la suite pourra être diminué, une fois que l’envie de fumer aura complètement disparu.

Le sevrage tabagique dépend donc de votre consommation journalière de cigarettes et de la cigarette électronique que vous possédez.

  • 00 mg ----- Si vous êtes sevré de la nicotine
  • 03 mg ----- Si vous êtes un tout petit fumeur (maximum 5 cigarettes par jour)
  • 06 mg ----- Si vous êtes un petit fumeur (5 à 10 cigarettes par jour)
  • 12 mg ----- Si vous êtes un fumeur régulier à plus de 10 cigarettes par jour
  • 16 mg ----- Si vous êtes un gros fumeur (minimum 20 cigarettes par jour)

Très important: Si vous utilisez une cigarette électronique puissante (avec une résistance inférieure à 1 ohm) il est conseillé pour les gros fumeurs de passer au taux de nicotine inférieur.

Choisir sa saveur

L’une des clés afin de réussir à arrêter de fumer avec la cigarette électronique, consiste à arrêter le tabagisme en se faisant plaisir.

Il n’existe pas d’arôme plus efficace qu’un autre pour arrêter de fumer. Puisque chaque fumeur est différent, il convient à chacun de trouver le ou les arômes qui lui plaisent assez pour lui faire passer toute envie de fumer. Oui, c’est possible ! Bien choisir l’arôme de son e-liquide peut permettre de ne plus du tout avoir envie de fumer. Et quel meilleur moyen d’arrêter de fumer que de ne plus en avoir envie ?

Les différentes saveurs existantes

Il existe des milliers d’e-liquides différents, et autant de saveurs.

Nous pouvons les regrouper dans les catégories suivantes :

  • Les classics (nom donné aux e-liquides au goût tabac)
  • Les classics gourmands
  • Les gourmands
  • Les mentholés
  • Les fruités
  • Les fruités frais

Une fois encore, il n’existe pas d’arôme meilleur qu’un autre pour arrêter de fumer.

Alors que certains fumeurs ont besoin de conserver le goût du tabac pour s’éloigner des cigarettes, et se dirigent ainsi vers des e-liquides classics, d’autres, au contraire, ressentent le besoin d’abandonner complètement cette saveur. Ceux-là peuvent alors se diriger vers des produits fruités, gourmands, mentholés, ou frais.

E-liquides aux sels de nicotine

Rappelez-vous, nous vous parlions un peu plus tôt du hit, qui peut parfois déranger certains nouveaux vapoteurs. Afin de pallier ce problème, certains fabricants se sont mis à remplacer la nicotine dans leurs produits, par des sels de nicotine.

Plus simples à entreposer, ils sont également beaucoup plus doux à vapoter.

Leur second intérêt provient de la façon dont ils sont fabriqués. La nicotine que l’on retrouve habituellement dans les e-liquides est traitée en deux temps, d’abord par un procédé chimique puis par une épuration. Le résultat est alors un produit au PH se situant aux alentours de 8.

Si l’avantage de ce processus est que le produit final est d’une grande pureté, il présente l’inconvénient de le dénaturer et ainsi de l’éloigner de la nicotine sous sa forme naturelle. L’une des raisons qui expliquent pourquoi le shoot de nicotine est moins présent lors du vapotage que lors de la consommation d’une cigarette combustible.

La fabrication des sels de nicotine est différente. En effet, suite à l’extraction de la nicotine des plants de tabac, on ajoute un acide destiné à faire ressortir les sels. Le résultat est un produit au PH compris entre 5 et 6, bien plus proche de la nicotine que l’on retrouve dans les cigarettes de tabac.

Tout vapoteur qui ne supporte pas l’inhalation d’un e-liquide traditionnel peut essayer de se diriger vers des produits contenant des sels de nicotine. Beaucoup plus doux, ils représentent un véritable atout pour la cigarette électronique en tant qu’outil de sevrage tabagique.

C’est notamment grâce aux sels de nicotine que certains pays comme les États-Unis, peuvent proposer des e-liquides contenant 50, voire 60 mg/ml de nicotine, sans pour autant que leur utilisation ne dérange les vapoteurs.

Les e-liquides bio

Puisque consommer bio est devenu très à la mode au cours des dernières années, il n’est pas étonnant de retrouver divers sous-entendus laissant entendre qu’il est également possible de vapoter des produits biologiques.

Cependant, et nous sommes désolés de vous l’apprendre, les appellations de ce genre sont purement commerciales, puisqu’un e-liquide réellement bio n’existe pas.

En effet, comme nous l’avons vu précédemment, un e-liquide est composé de PG, de VG, d’arômes et de nicotine.

Si en théorie, la glycérine végétale peut être obtenue de façon biologique, ce n’est pas le cas du propylène glycol. Celui-ci peut en revanche être remplacé par du Végétol ou du mono propylène glycol végétal (MPGV). Certains arômes peuvent également être naturels, et donc possiblement issus de l’agriculture biologique.

Mais alors où est le problème ?

Le problème provient avant tout de la nicotine. En effet, il n’existe, à l’heure actuelle, aucun procédé biologique permettant l’extraction de la nicotine des plants de tabac.

Et puisque la nicotine est l’élément principal afin de réussir à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique, consommer un e-liquide entièrement biologique n’est tout simplement pas possible.

Consommation

L’autre question que les nouveaux vapoteurs se posent souvent concerne la consommation d’e-liquide. Est-ce que je vapote trop si je consomme 7 ou 8 ml de liquide chaque jour ? Y a-t-il une limite à ne pas dépasser ?

Les réponses à ces questions sont non.

Rappelez-vous toujours de votre principal objectif : arrêter de fumer.

Si pour ne plus avoir envie de fumer, vous devez passer votre journée avec votre cigarette électronique à la bouche, alors soit ! Il y a d’ailleurs de fortes chances que c’est ce que vous fassiez les premiers mois, et cela en raison du fonctionnement même d’une vapoteuse.

En effet, alors que fumer une cigarette provoque un shoot de nicotine immédiat, cette dernière met beaucoup plus de temps à atteindre le cerveau dans le cadre du vapotage. Ainsi, la sensation d’être « rassasié » que peut ressentir un fumeur au moment où il prend sa première bouffée sur une cigarette sera absente lors du vapotage, en raison d’une délivrance lente et continue de la nicotine.

E-liquide prêt à booster (Mix n Vape)

Mix’n Vape est un anglicisme qui, littéralement, signifie « mixer et vapoter ». C’est un terme assez générique parfois utilisé par certains revendeurs afin de définir les e-liquides vendus en grand formats, allant de 50 ml jusqu’à parfois, 1 litre.

Le principe est simple :

Ajoutez simplement la quantité de nicotine désirée dans votre flacon d’e-liquide, puis vapotez ! De nombreux tableaux existent afin de connaître la quantité de nicotine à ajouter en fonction de celle du e-liquide, afin d’arriver au taux désiré.

Voici les quantités à adopter pour 50 ml de liquide.

Pour 50 ml de liquide ajout de booster 10ml de nicotine 20mg
Ajout de 1 booster donne un taux de nicotine de 3.33 mg pour 60 ml de liquide
Ajout de 2 boosters donne un taux de nicotine de 5.71 mg pour 70 ml de liquide
Ajout de 3 boosters donne un taux de nicotine de 7.5 mg pour 80 ml de liquide
Ajout de 4 boosters donne un taux de nicotine de 8.89 mg pour 90 ml de liquide
Ajout de 5 boosters donne un taux de nicotine de 10 mg pour 100 ml de liquide

Souvenez-vous que plus vous rajouterez de nicotine dans votre e-liquide, moins il y a aura de base et d’arômes ! Votre e-liquide perdra donc en saveur.

Gages de qualités, normes

L’un des reproches qui ont pu être faits à la cigarette électronique lors des premières années de sa popularisation auprès du grand public concernait la sécurité des produits de l’industrie.

Il faut bien avouer qu’au début des années 2010, les e-liquides vendus pouvaient contenir un peu n’importe quoi, y compris certains produits qui ont depuis été reconnus comme dangereux, et donc interdits.

Afin de rassurer les consommateurs, certains fabricants ont choisi de se tourner vers la certification de leur marque.

La certification la plus répandue dans l’industrie est la norme AFNOR XP D90-300, mise au point avec l’organisme de certification, des professionnels de santé ainsi que des associations de consommateurs.

Totalement facultative, elle permet aux marques ayant fait la démarche de la certification de pouvoir assurer à leurs clients que les standards les plus élevés de l’industrie sont respectés.

Cette norme se décompose en 3 parties :

  • La partie matérielle, qui concerne les box par exemple (XP D90-300.1)
  • La partie e-liquide (XP D90-300.2)
  • La partie spécifique aux émissions, qui comprend la combinaison des parties 1 et 2 (XP D90-300.3)

Couleur des e-liquides

Si vous vous demandez pourquoi certains e-liquides sont ambrés et d’autres plus clairs, sachez que leur composition explique cela. En effet, certains arômes ou additifs peuvent profondément modifier la couleur du produit.

Alors que la base (PG et/ou VG, et nicotine) qui compose un e-liquide sera toujours transparente, certains fabricants peuvent y ajouter des arômes qui modifieront cette couleur. De plus, certaines marques ajoutent également un colorant afin de renforcer l’identité de leur produit. Comme exemple, nous pouvons citer le célèbre Red Astaire, et sa couleur rouge si particulière.

Certains facteurs peuvent également participer à l’altération de la couleur d’un e-liquide, tels que les UV présents dans les rayons du soleil. Un produit exposé à la lumière du soleil deviendra de plus en plus foncé avec le temps. Rassurez-vous cependant, cela n’empêchera en rien de le consommer.

Afin d’éviter ce processus, il est conseillé de conserver vos e-liquides à l’abri de la chaleur, de la lumière, et de toujours bien les refermer après les avoir utilisés. Les entreposer dans un simple tiroir fera très bien l’affaire. Il est également possible de conserver vos produits au réfrigérateur, mais une température très basse les rendra plus visqueux, et donc plus difficiles à vaper selon le matériel que vous possédez.

Date dépassée… toujours bon ?

Tous les e-liquides sont munis d’une DLUO, soit une date limite d’utilisation optimale. Au même titre que la nourriture, c’est au consommateur de choisir s’il souhaite utiliser le produit ou non, une fois cette date passée.

Concrètement, tant qu’un e-liquide est resté fermé, les risques de contamination sont extrêmement faibles. Ainsi, les risques pour la santé le sont tout autant. En revanche, le temps peut agir sur certains composés du e-liquide, et transformer sa couleur, ou le rendre plus acide par exemple.

Le plus simple reste d’essayer et de se faire sa propre opinion.

Usure de la résistance suivant les e-liquides

Comme nous l’avons vu précédemment, les e-liquides peuvent être composés de différents arômes. Selon la composition de ceux-ci, une usure différente de la résistance peut apparaître.

Généralement, les e-liquides gourmands ou réalisés à partir de macérats de tabac, encrassent plus rapidement les résistances que des produits fruités. Vient alors la question de savoir quand changer sa résistance.

Une question à laquelle une réponse très simple existe :

Dès que vous sentez que la vapeur a un goût différent de ce dont vous avez l’habitude, il est temps de changer de résistance ! D’une manière générale, changer sa résistance une fois par semaine peut être une bonne base.